Résumé du projet

LuckyScales vise à acquérir, traiter et modéliser des séries temporelles afin de mieux comprendre la dynamique des écosystèmes hydrothermaux des dorsales océaniques. Les flux de fluide qui alimentent ces écosystèmes sont contrôlés à la fois par des circulations hydrothermales d’échelle kilométrique, alimentées par la chaleur magmatique, et par des circulations de fluides de plus petite échelle et des mélanges avec l’eau de mer près du plancher océanique. Les courants dans la colonne d'eau à proximité du fond jouent également un rôle. Notre projet est d'appliquer une approche pluridisciplinaire (de la géophysique et de l’océanographie physique à l'écologie et à la microbiologie) afin de comprendre comment ces facteurs interagissent pour contrôler la biodiversité des champs hydrothermaux des dorsales et de prédire comment cette biodiversité répondra aux changements environnementaux (y compris ceux qui peuvent être induits par les activités humaines telles que l'exploitation minière des ressources minérales en mer profonde).

Nous proposons de construire et d’opérer un réseau de nouveaux instruments fond de mer qui viendra compléter le dispositif de monitoring en quasi temps réel du champ hydrothermal de Lucky Strike sur la dorsale médio-Atlantique (un élément du réseau d’observatoires marin EMSO- European Multidisciplinary Seafloor and water column Observatory). Ce réseau instrumental représentera un prototype pour la surveillance environnementale multidisciplinaire en océan profond et permettra de tester des approches qui peuvent être transférées par exemple aux zones marines protégées ou aux sites marins d’exploitation minière ou d’hydrocarbures.

Un élément important du projet sera de travailler sur la validation des données et sur des procédures de diffusion adaptées à ce prototype : identifier les données qui qualifient le mieux les changements environnementaux et la réponse de la faune des sources hydrothermales des grands fonds marins, valider ces données, définir le type de métadonnées qui sont requises pour chaque utilisateur ainsi que les conditions d'accessibilité des données, et des outils de visualisation de données appropriés. Ces produits seront transmis sur le portail EMSO-France et utilisés pour la visibilité du projet pour les médias et le grand public.

Le projet durera quatre ans, avec des ateliers annuels et la participation aux campagnes de maintenance de l’observatoire chaque été. Le projet est structuré en six Workpackages. WP 1 à 4 sont des WP scientifiques, ciblés sur les composants de l'écosystème hydrothermal (fluides hydrothermaux chauds et focalisés, circulations hydrothermales à petite échelle, dynamique de la colonne d'eau, et réponse de la faune et de la microfaune aux forçages environnementaux). WP5 est chargé de l'ingénierie des nouveaux instruments, de la définition de procédures pour leur déploiement en mer, et de la gestion de leurs données. WP6 est chargé de l'organisation des ateliers et coordonnera la valorisation des résultats du projet. L'équipe est composée de 19 agents permanents des quatre instituts partenaires (IPGP, l'Ifremer, GET et LPO),  de 19 collaborateurs de 15 établissements en Europe, en Suisse et aux Etats-Unis, de six (éventuellement sept ) doctorants à temps plein et d’un post-doc financé par une autre source. Nous demandons le financement de trois participants supplémentaires : deux stagiaires post -doctoraux et un ingénieur.